BOYAUX OU PNEUS ?

Pourquoi la grande majorité des équipes professionnelles, mises à part AG2R Prévoyance roulent-elles en boyau ? Apportent-ils de réels avantages par rapport à un bon pneu ?

Selon moi, ce qui a amené les cyclistes amateurs à changer de technologie en passant du boyau, utilisé par tous il y a quelques dizaines d'années, au pneu est avant tout le coût. Le pneu est moins onéreux et c'est son principal avantage. Un pneu bas de gamme coûte environ 10 €, un haut de gamme, 30 à 35 €, alors que le prix d'un boyau va de 25 à 100 € environ. Mais il a aussi un côté pratique : il crève moins, ne risque pas de déjanter sous forte chaleur (le boyau présente ce risque parce que la colle qui le fixe à la jante peut fondre) et il est plus facile et plus rapide de changer une chambre à air ou de coller une Rustine que de coller un nouveau boyau ou de recoudre celui qui est crevé. Le pneu se change plus facilement puisqu'il ne nécessite pas, contrairement au boyau, un collage sur la jante.

Mais le boyau présente aussi des avantages. C'est un tube constitué d'une structure extérieure en fibres tressées et d'une chambre à air enfermée à l'intérieur. Il est fabriqué en faisant tourner ce qu'on appelle du "fil biais" autour d'une tige et est donc constitué de deux épaisseurs de tissu (en général du coton ou de la soie) croisées. grâce à ce croisement de fibres, le boyau épouse mieux les aspérités de la route que le pneu. Il se déforme mieux, donc est plus confortable : on sent moins les défauts de la route. Autres points positifs du boyau : sa plus grande légèreté, sa finesse et donc sa meilleure pénétration dans l'air (d'où le "sifflement" caractéristique des boyaux) et le fait qu'il est impossible, contrairement à la chambre à air dans le pneu lorsqu'elle n'est pas gonflée à une pression suffisante, de le "pincer" sur la jante (en passant sur un trou ou un trottoir par exemple).

Reste la question du rendement, question essentielle pour tout cycliste en quête de performance. Pour Gérard , contrairement à ce qu'on dit parfois, le rendement d'un pneu est aussi bon que celui d'un boyau, c'est-à-dire que sa résistance au roulement sur la route est la même. Le pneu est plus large (sa section est en général de 23 contre 20 pour le boyau), mais sa surface en contact avec le sol n'est pas plus importante parce qu'il a tendance à s'écraser surtout en largeur tandis que le boyau s'écrase plus en longueur, donc sur une surface plus grande.

Enfin, alors qu'auparavant les boyaux présentaient une adhérence supérieure dans les virages sur chaussée humide, les travaux des manufacturiers permettent aujourd'hui de rajouter des bandes adhérentes sur les flancs des pneus pour pouvoir virer plus vite en sécurité. Équipé de pneus Michelin, Christophe Moreau indique dans Vélo Magazine de novembre qu' "en ce qui concerne le pilotage en descente sur chaussée humide, c'est 10/10".

Si vous voulez privilégier les côtés confort et légèreté plutôt que ceux pratique et financier, vous pouvez acheter des boyaux chez des marchands de cycles. Pour de la très haute qualité, deux adresses : les boyaux Dugast fabriqués aux Pays-Bas (www.a-dugast.com) et ceux d'un artisan breton de Plurien dans les Côtes-d'Armor, François Marie (www.fm-boyaux.fr).